Episode Content
La Capsule DD n°57
Capsule du 11 mars 2022
L'actu du moment : L'impact des guerres sur l'environnement
L’écho du Sup’ : Interview Andrii Yatskul
- Aide l’armée : Plateforme War Ukraine (en anglais)
- Aide à la Croix Rouge
- Autres dons : plateforme nationale
Le clin d'œil du mois : La musique d'Orlesan et l'environnement
- Civilisation d'Orlesan
L’agenda de la prochaine quinzaine
- 12 mars : marches Look Up Voir le site
Transcription
L'actu du moment : L'impact des guerres sur l'environnement
En 2016, 11% de la surface du globe était en guerre, cela représentait 20 pays. Il est reconnu que toutes ces guerres ont eu un impact sur la santé et la vie humaine ainsi que sur l’économie de part l’arrêt de nombreuses activités, comme l’arrêt du travail. Cependant, saviez-vous que les guerres ont également un impact sur l’environnement ?
3 conflits en particulier sont reconnus pour la toxicité de leurs pratiques sur l’environnement : Pendant la 2nd Guerre mondiale, des scientifiques américains ont fabriqués la bombe atomique qui a été utiliser 2 fois, à Hiroshima et à Nagasaki, où les terres ont été marquées, étant encore aujourd’hui infertiles. L’usage intensif de l’agent orange, un herbicide utilisé lors de la Guerre du Vietnam, est connu pour son impact sur la santé, il a aussi un impact important sur l’environnement. Aujourd’hui, 50 ans après la fin de cette guerre, les terres touchées sont toujours infertiles et 14% des forêts vietnamiennes ont disparues. Lors de 1ère guerre du golf il y a eu un important déversement d’hydrocarbures en mer, qui est a l’origine de nombreuses marées noires et une perte importante de biodiversité, les États-Unis ont bombardé l’Irak avec 340tonnes de missiles contenant de l’uranium.
Pour être plus précis, durant les guerres des impacts tant directs qu’indirects sont constatés sur le long et le court terme : Sur le court terme, la perte de la biodiversité et des ressources naturelles, l’accumulation des déchets et le non traitement de l’eau dû à l’afflux des réfugiés en plus de la présence des civils et des forces armées. Sur le long terme, on peut retrouver l’érosion des sols, la destruction des forêts, la pollution des mers et de nombreuses autres conséquences. Durant la 2nd guerre mondiale, de nombreux bateaux ont couler alors qu’ils contenaient beaucoup d’essence, qui pourrait être déversée dans l’océan de part l’érosion de la coque des bateaux. Les obus non explosé et munitions qui contiennent de l’uranium, arsenic, mercure etc finissent par se dégrader et contaminer les sols et les rend infertiles. Le déplacement des troupes militaires ont amené de nouvelles espèces sur le territoire qui deviennent des espèces invasives. Pour finir, les bases militaires possédant des sonars émettent des ondes qui peuvent désorienter voir tuer des animaux.
Les états et leurs armées sont conscients de leurs impacts et essaient de les réduire. Par exemple les Nations Unies ont créer la « journée internationale pour la prévention de l’exploitation de l’environnement en temps de guerre et conflit » dans le but de rendre publique les dommages causés à l’environnement en temps de guerre. De plus, A ce sujet la convention de Genève précise qu’il existe des restrictions au niveau des armes ou des technologies pouvant avoir un impact sur l’environnement. En France, l’armée est le secteur qui embauche le plus en éco-conception, notamment avec la fabrication de parachutes biodégradables. Et enfin, l’OTAN fait de son mieux pour réaliser des guerres éco-responsable, même si leurs données concernant leur impact environnemental sont très difficiles à obtenir. Ils essayent de faire fonctionner plus proprement leur bases et leur casernes, et que leur terrains d’entraînement protège la biodiversité, ils utilisent des sous marins solaires et des blindés hybrides.
Merci de nous avoir écouté, on espérant vous avoir appris quelques choses ! Passez une bonne journée et à très bientôt.
Interview d'Andrii Yatskul
Thomas : Désormais nous allons donner la parole à Andrri yatskul membre d’Unilasalle avec la double nationalité ukrainienne et française. Bonjour Andrii, peux-tu te présenter ?
Andrii : Enseignant chercheur en génie des agroéquipements des agroéquipements à Unilasalle depuis 6 ans et responsable de parcours d'approfondissement sur les parcours d'équipements et nouvelles technologies.
Thomas : toi-même tu es ukrainien et j'aimerais savoir comment tu perçois la situation actuelle ?
Andrii : C’était inattendu malgré le fait que les médias mondiaux en parlait énorme ment. Je pensais que cela allait se régler avec des négociations avec la Russie. Et puis la situation s'est déroulée de la façon que l'on connaît... quelques heures voir quelques jours après j'étais un petit peu perdu car ce n'est pas une expérience que l'on vit tous les jours. Ensuite j'ai vu que la plupart de mes amis proches était prêts à résister de leur côté
Thomas : . Selon toi quand cette situation va-t-elle évoluer dans le temps
Andrii : Je n'ai pas de boule de cristal pour prédire et les choses mais il y a des scénarios. Les choses les plus probables que je vois c'est que certaines régions seront bien détruites mais je pense que la guerre sera gagnée malgré les pertes. Ensuite chaque crise donne des opportunités et donc effectivement ça peut être l’occasion de re-concevoir le système politique. Sur ce coup-là il faut l'alliance des peuples et la volonté des autorités mais le risque qu'il faut voir c'est que la corruption a été la juste avant le début du conflit. On voit aussi les oligarques russes qui ne voudront sûrement pas lâcher le morceau même après la guerre et c’est une menace que l’on peut avoir.
Thomas : Tu voulais également apporter ton soutien auprès de la population ukrainienne sur place, aujourd’hui qu’elles sont les aides existantes ?
Andrii : Donc plus concrètement pour aider ces gens sur place il y a la possibilité de passer par la croix rouge ou faire directement un virement à l’armée ukrainienne qui peut être un don efficace. Mieux on les aidera et plus vite ils « casseront » l’ennemi et il y aura plus de probabilité pour retouner à la vie normale mais si cela risque de ne pas revenir tout de suite. Il faudra attendre le « cessez-le-feu » pour reconstruire le pays.
Thomas : Cette interview touche à sa fin, Andrii, aurais-tu une dernière phrase à ajouter avant de laisser la parole ?
Andrii : Pour la dernière phrase se sera un mode de vie que je suis au quotidien : la victoire arrive lorsqu’on ne laisse aucune chance à la défaite.
Thomas : merci beaucoup Andrii pour ce témoignage. Tous les liens seront donc ajoutés sur le site de la capsule DD, n’hésitez pas à aller les consulter.
La musique d'Orlesan et l'environnement
Evan Aujourd’hui, je vais vous présenter la façon dont l’environnement est traité dans la musique. Face aux enjeux environnementaux, de plus en plus d’artistes font état de la situation environnementale et la dénoncent. C’est notamment le cas d’Orelsan, rappeur francophone connu par de nombreux français, et particulièrement par les jeunes.
Sorti le 19 novembre 2021, Civilisation est le 4e album d’Orelsan. En une semaine, l’album est certifié disque de platine en France avec plus de 138 000 ventes, un record dans le rap français dans l’ère du streaming. En un mois, il passe la barre des 300 000 ventes et est donc certifié triple platine. La société va mal et cela inquiète Orelsan. Il illustre cette notion à travers nous, les individus qui appartiennent à un système qui détruit l’environnement et menace notre propre espèce. La punchline de fin de l’odeur de l’essence l’illustre bien : « On se bat pour être à l’avant dans un avion qui va droit vers le crash » (extrait 4 :37 ). Dans « Baise le monde », il montre que son lifestyle a un impact écologique dramatique : il boit un verre en soirée, le gobelet en plastique finit dans le 7e continent : « Whisky coca dans un gob'let en plastique Qui finira peut-être dans l'océan Pacifique Ou en particules toxiques dans l'organisme » (extrait 0 :31) ; il mange une crevette, ça détruit la barrière de corail : « Open bar, je me sers un toast avec une grosse crevette Pêchée par un chalutier à l'Est de Madagascar Qui détruit la barrière de corail sur son passage » (extrait 0 :52) ; il achète un survet’, cela consomme 8 000 L d’eau : « Nouveau week-end, nouveau flow, nouveau survêt' J'ai même pas enlevé l'étiquette - Wow, wow, wow, wow ! C'est quoi ça ? C'est quoi cette merveille, frère ? C'est quoi c'survêt' ? Il sort d'où c'survêt' ? Un Indien payé deux euros par jour plante une graine Qu'il arrose de produits chimiques cancérigènes Après six mois et beaucoup d'eau, genre huit mille litres » (extrait 1 :44). De plus, il rappelle l’impact de la pollution : « Pour un SUV qui consomme énormément Pendant qu'la pollution fait quatre millions d'morts par an » (extrait 1 :17). Orelsan exprime son inquiétude vis-à-vis de l’enjeu du réchauffement climatique : « Ils disent que tout va s’effondrer, qu’on va y passer dans trois degrés. J’pensais qu’la science allait nous sauver mais j’ai d’moins en moins confiance au progrès » (civilisation 0 :48). Bref, à travers cet album, Orelsan met en lumière les enjeux environnementaux mais aussi les enjeux sociétaux.
En effet, Orelsan semble inquiet sur les enjeux environnementaux mais ce n’est pas le premier à s’inquiéter ?
Non absolument pas. On peut citer Suzanne qui a réalisé une musique intitulée en 2019 « Il est où le SAV ? » dans laquelle elle fait état d’une planète que les hommes ont cassé et d’un SAV qu’ils cherchent sans réellement le trouver. (extrait 0 – 0 :31). De la dégradation de la faune marine : « Un Capri-Sun à la dérive, qui finit sur la rive dans la bouche d'une tortue » (0 :24) au fléau que représente la déforestation au profit des palmiers et de leurs huiles : « Bulldozers dans les forêts, l'orang-outan est délogé pour d'la pâte à tartiner » (1 :12) en passant par le réchauffement climatique : « Ça s'réchauffe, ça s'réchauffe, ça s'réchauffe La planète a la tête en surchauffe Ça s'réchauffe, ça s'réchauffe, ça s'réchauffe La planète a la tête en surchauffe » (0 :29) et la fonte des glaces : « On mange des glaces en février, y'a plus de glace sur les glaciers, les ours polaires vont transpirer » (1 :07). C’est un réel appel à la prise de conscience que Suzanne lance avec ce single.
Mais 2019, ce n’est pas si vieux, on ne peut pas vraiment considérer que l’environnement est retrouvé dans la musique depuis longtemps.
Et bien détrompe-toi, un morceau de Mickey 3D intitulé « Respire » publié en 2003, parle d’environnement. C’est une chanson dans laquelle un grand-père va raconter une histoire à un enfant, peut-être son petit-fils. Étant plus vieux il a de la sagesse à partager avec la jeune génération. En tant qu’auditeur, on peut s’identifier au grand-père. « et tes petits enfants, ils n'auront plus qu'un œil en plein milieu du front, ils te demanderont pourquoi toi, t'en as deux, tu passeras pour un con » (extrait 1 :06-1-10) “tes petits enfants” “n'auront plus qu'un oeil” décrit l'évolution physique que l'être humain subirait en seulement 2 générations et qui deviendrait une norme, d'où la question des petits-enfants “Pourquoi toi, t'en as deux” faisant passer le personnage (nous-même) “pour un con”. Il s'agit d'une évolution subite, rapide et dorénavant omniprésente à cause des déchets radioactifs provenant du secteur du nucléaire (très utilisé pour la création d'électricité en France). Dans l'imaginaire collectif, l'exposition prolongée à la radioactivité résulte en la modification de la morphologie du corps de la personne irradiée (un membre en +/ en -…). Donc, dans un futur proche, le monde et ses habitants changeraient radicalement à cause de la pollution (radioactive) créant des déchets présents partout, dans l'environnement, et leurs “déformations” deviendraient une norme. « Y avait des animaux partout dans la forêt au début du printemps les oiseaux revenaient » (extrait 1 :28 – 1 :30). L’emploi du passé qui sous-entend que maintenant (le futur) cela n'est plus : Les animaux ont disparu, plus de saisons, plus de migration, plus de nature. Ainsi plutôt que de décrire la beauté de la nature puis de dire qu'elle disparaît, Mickey3D nous parle d'elle directement au passé pour nous faire réaliser qu'il est déjà peut-être trop tard. Le dernier couplet s’achève sur une phrase percutante : « Alors voilà petit l'histoire de l'être humain C'est pas joli, joli et j'connais pas la fin » (extrait 2 :25 – 2 :27) Alors si 2019 n’est pas si loin, 2003 l’est un peu plus. Aujourd’hui nous allons vous présenter 3 documentaires directement en lien avec l’environnement : je vais commencer par un film sorti bien récemment intitulé Animal. Il est réalisé par Cyril Dion et dure 1h45. Alors Animal c’est quoi ? C’est l’histoire de Bella et Vipulan deux ados de 16 ans qui font partie d’une génération persuadée que leur avenir est menacé. Changement climatique, 6e extinction massive des espèces, bref c’est pas la joie, d’ici 50 ans leur monde pourrait devenir inhabitable. Ils ont beau alerter, rien ne change vraiment. Ils décident alors de remonter à la source du problème : notre relation au monde vivant. Tout au long d’un extraordinaire voyage, ils vont comprendre que nous sommes profondément liés à toutes les autres espèces. Et qu’en les sauvant, nous nous sauverons aussi. Le film a obtenu le Prix du jury junior au Festival international du film francophone de Namur 2021 ainsi que le Prix du jury jeune au festival du film de Sarlat 2021.
Toujours sur l’environnement est-ce que vous connaissez Seaspiracy ? C’ est un film documentaire sortie le 24 mars 2021 sur l’impact environnemental de la pêche. Il est réalisé par Ali Tabrizi. Le film examine divers impacts humains sur la vie marine et lutte contre la consommation de poisson. Les sujets présentés dans le film incluent les débris marins en plastique, les filets fantômes et la surpêche dans le monde entier. Seaspiracy soutient que la pêche commerciale est le principal moteur de la destruction des écosystèmes marins. Ce film est produit par Kip Andersen qui a aussi produit le film Cowspiracy sorti en 2014. Ce film montre l'impact de l'agriculture animale sur l'environnement, et interroge les positions des associations environnementales sur cette question. Les associations environnementales interrogées dans le film comprennent Greenpeace, Sierra Club, Surfrider Foundation, Rainforest Action Network (en), et beaucoup d'autres. Cowspiracy a remporté le prix du public au festival du film écologique sud-africain 2015, ainsi que le prix du meilleur film étranger au 12e Festival de films pour l'environnement.
Felix On tourne la page avec la bande dessiné “ Algues vertes, l’histoire interdite” publiée par la revue dessinée et les éditions Delcourt en 2019, l’ouvrage est une synthèse remarquable du travail d’investigation mené depuis des années par la journaliste Inès Léraud. La BD est nourrie d’interviews de lanceurs d’alertes, d’archives et d’avis scientifiques. On découvre tout au long de notre lecture non seulement la dangerosité réelle des algues vertes et des gaz qui s’en échappe mais aussi à quel point le sujet est sensible en Bretagne. Les conséquences néfastes de la révolution agricole de la région et de l’élevage intensif sont longuement abordées sans oublier les intérêts politiques et économiques qui en découlent. Une affaire complexe qui n’a pas empêcher l’album de connaitre un véritable succès auprès du public et de recevoir le prix de la bande dessinée bretonne et d’être nommé au festival d’Angoulême 2020 et au prix France info de la bande dessinée d’actualité et de reportage 2020.