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Capsule n°75
vendredi 3 mars 2023
L'idée qui transforme : Une nouvelle méthode pour suivre l’évolution des forêts par satellite et connaitre les niveaux de carbone stocké
Le portrait de la capsule : Edwin Haggan, jeune élu à la mairie de Saint Jacques de la Lande à côté de Rennes
Carte blanche à Aude Lefèvre-Dorchies, alumni d’UniLaSalle Beauvais
TRANSCRIPTION
Geoffroy C'est le vendredi 3 mars 2023 et vous avez rendez-vous avec la Capsule DD. 3, 2 1 degré : c’est parti !
Au menu, cette semaine :
- L’idée qui transforme : Une nouvelle méthode pour suivre l’évolution des forêts par satellite et connaitre les niveaux de carbone stocké
- Le portrait de la capsule : Edwin Haggan, jeune élu à la mairie de Saint Jacques de la Lande
- Carte blanche à Aude Lefèvre-Dorchies, alumni d’UniLaSalle Beauvais
L’idée qui transforme : Une nouvelle méthode pour suivre l’évolution des forêts par satellite et connaitre les niveaux de carbone stocké
Caroline Dans son communiqué de presse du 1er mars dernier, le CEA, le commissariat de l’énergie atomique, explique qu’une équipe internationale de chercheurs a mis au point une méthode de suivi des arbres à grande échelle. Elle combine des images satellitaires et l’intelligence artificielle ce qui a permis d'estimer avec précision la quantité de carbone stockés par près de 10 milliards d'arbres en Afrique Sub-Saharienne.
Il s’agit d’un travail extrement intéressante et déterminant, publié à la veille du One Forest Summit au Gabon. En effet, les arbres permettent de stocker le carbone mais ils fournissent aussi de nombreux services écosystémiques indispensables à l'environnement et aux populations locales. Les arbres sont une source de subsistance, ils fournissent du bois, de l'ombre, luttent contre l'érosion, abritent de la biodiversité.... Leur rôle dans l'atténuation du changement climatique est aussi essentiel. Mais jamais jusqu'ici, difficile de compter un à un les arbres sur une grande superficie, cela avait simplement pu être fait à des échelles très locales.
En combinant images satellitaires et intelligence artificielle, c'est ce que sont parvenus à faire des chercheurs internationaux. La NASA a fourni les images, l'université de Copenhague imaginé l'algorithme et entrainé la machine avec la contribution d’instituts français comme l’INRAE, le CEA et Le CNRS.
Pour la première fois, cette étude a permis de comptabiliser les arbres situés en Afrique Sub Saharienne, zone aride et pour laquelle les cartes ne mentionnent aucun arbre. De l'Océan Atlantique à la Mer Rouge, ce sont 9, 9 milliards d'arbres qui stockent 0,84 milliard de tonnes de carbone. À titre de comparaison, les forêts françaises en séquestrent 2, 4 milliards de tonnes. Si ce chiffre peut paraître faible comparativement, on se rend compte néanmoins que la densité et les stocks de carbone des arbres isolés en zone aride sont sous-estimés par la plupart des modèles utilisés dans les simulations du climat.
Cette approche est donc révolutionnaire car elle permet d’aller au-delà de simples estimations, et d’avoir ainsi une meilleure vision de la biomasse et son évolution. On pourra donc mieux gérer et faire évoluer les forêts.
Ces données de terrain ont permis de calibrer les paramètres de structure des arbres (hauteur, surface de la couronne, biomasse, etc.). Les chercheurs ont donc analysé plus de 300 000 images satellites d’Afrique sub-saharienne pour identifier ces plus de 9,9 milliards d’arbres. Ensuite, pour chaque arbre, un stock de carbone a été attribué en fonction de ses composantes (bois, feuilles, racines), ainsi que sa densité, sa couverture, sa taille et sa masse. Cette base de données est désormais mise à disposition publiquement avec des informations essentielles pour les scientifiques, les décideurs, les agronomes et forestiers travaillant à la restauration des terres arides, mais aussi pour les agriculteurs, qui peuvent utiliser ces données pour estimer et valoriser les stocks de carbone des arbres des terres qu’ils exploitent.
Les données issues de ce travail pourront également être utiles dans les résultats des modélisations futures, pour obtenir des prévisions plus réalistes de l'impact du changement climatique sur les zones sèches et arides comme l’Afrique subsaharienne qui fait partie des régions les plus touchées par les impacts des changements climatiques.
Reste à valider cette méthode sur des forêts plus denses dans lesquelles les cimes des arbres se touchent. C'est le cas de toutes les forêts équatoriales, celles qui précisément constituent les poumons verts de la planète. Pour cela, il faut un niveau de détail encore plus grand de la part des satellites, à savoir une résolution spatiale de 30cm. Une précision encore difficile à obtenir.
Le portrait de la capsule : Edwin Haggan, jeune élu à la mairie de Saint Jacques de la Lande à côté de Rennes
Carte Blanche à Aude Dorchies-Lefevre
Geoffroy Cette semaine nous laissons la carte blanche à une jeune ancienne, qui fut présidente de l’AGE de Beauvais et qui travaille aujourd’hui en tant que chargée de mission Investissement d'avenir au sein du Minstère de l’Enseignement Supéreir et de la recehrche. Je la laisse se présenter…
Générique de fin
C’était la Capsule DD, le podcast de la durabilité dans l’enseignement supérieur.
Merci à Edwin Haggan et Aude Dorchies-Lefèvre pour leur participation.
Et à la manœuvre, comme toujours, l’équipe de la Direction de la Transformation Écologique et Sociétale d’UniLaSalle : Cécile, Iris, Caroline, Nathalie, Thomas et Geoffroy.
On se retrouve dans 15 jours.
Et d’ici là, vous pouvez méditez cette pensée attribuée à Bill Gates : “Soyez toujours gentil avec les geeks. L’un d’eux pourrait un jour devenir votre patron. ”