Capsule DD 073 (13:40)

Lutter conjointement contre le réchauffement climatique et la pauvreté - Evariste, éco-délégué au collège Pierre Brosolette - Carte blanche à Iris Bouchonnet


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Capsule DD n°73

vendredi 3 février 2023

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Geoffroy Vous rêvez de ralentir les émissions de gaz à effets de serre tout en réduisant la pauvreté dans le monde ? Eh bien le rapport du World Inequiality Laboratory, Laboratoire sur les inégalités mondiales, publié la semaine dernière vous donne une solution clé en main.

Pour les auteurs du rapport, la taxation des 1% les plus riches constitue la solution la plus efficace pour y parvenir. Tentons de comprendre le rapport et ses principales conclusions. Tout d’abord, il est important de s’accorder sur l’téta des lieux : Les inégalités de richesse, de revenu mais surtut de patrimoine nont jamais été aussi importante qu’actuellement et que la crise du covid a accru ces inégalités, appauvrissant les plus pauvres et voyant grimper la richesse des plus riches et notamment des 1% des plus riches.

Parallèlement, le rapport montre qu’il y a une triple inégalités aujourd’hui dans le monde. inégalités des émissions, des pertes entraînées par le réchauffement et des capacités d’agir

Et surtout la richesse mondiale contribue trop peu à résoudre la crise climatique

S’ils veulent éviter de tomber dans la caricature et les raccourcis : du type « tout est la faute des plus riches… « L’idée est plutôt de dresser un constat groupe social par groupe social pour faciliter la mise en œuvre d’une transition écologique et réduire le risque climatique.

Et ce que montre ce rapport portant sur l’année 2022, c’est que l’aggravation de la crise climatique est bien le fait des plus riches.

les 10 % les plus riches sont responsables de la moitié (48 %) des émissions mondiales. Le 1 % le plus nanti entraîne même à lui seul 17 % des rejets carbonés, soit davantage que la moitié la plus pauvre de la population, qui est responsable de 12 % des émissions. Ce top 1 % est responsable d’un quart de la croissance des émissions entre 1990 et 2019.

Si on en vient à une évaluation de la T de CO2éq par habitant : les chiffres sont encore plus édifiants. On parle souvent d’une moyenne française à e,viron 10 T de CO2 par français. Si on tourne le regard vers les 1% les plus riches, ils émettent non pas 10 T mais 100T Si on y inclut les 10% les plus riches, c’est 29 T dont il s’agit.

Si on parle de la moitié de la population la plus pauvre, ils emmeteb 1,4 T de CO2 par an.

Rappelons, que nous devons viser 2 T (plus exactement 1,9 T) pour conserver une chance de rester en deçà des 2°C.

Certes les inégalités entre pays jouent beaucoup : 1 américain produit 10 x de CO2 qu’un indien. Mais la réalité des chiffres est tout autre : les 2/3 des inégalités climatiques proviennent des inégalités de revenu au sein de chaque pays.

Le tableau est encore plus sombre si on se place sur ceux qui endurent les conséquences de la crise climatique. Car c’est la même moitié la plus pauvre qui endure les ¾ des pertes de revenus liées aux impact du changement climatique, sans avoir les moyens d’agir : ils possèdent 3% des capacité des financements, les ¾ de ces capacités de financement étant détenus par les 10% les plus aisés.

Alors qu’en conclure ?

Premièrement, le rapport tord radicalement l’idée reçue que la lutte coontre le changement cliuma est inutile dans les payx riches : l’arguyment souvent invoqué est celui de l’essor des classes moyennes des pays pauvres qui annihelrait tout effort. C’est parfaitement faux et la classe moyennes des pays cocnernés resteraient nettement inférieurs au situation des plus pauvres dans les pays riches.

À rebours, éradiquer la pauvreté en permettant à tous de vivre avec au moins 3,20 dollars (2,95 euros) par jour entraînerait une hausse des émissions de 5 % seulement. Ce chiffre grimperait à 18 % dans le cas d’une politique plus ambitieuse, qui allouerait un minimum de 5,50 dollars et améliorerait la vie de 3 milliards de personnes.

Ce 18% correspond aux émissions des 1% les plus riches o 1/3 des émissions des 10% les plus riches. Cela veut dire que de réduire l’empreinte carbone des plus riches permettrait de libérer un crédit carbone pour sortir les gens de la pauvreté.

C’est pour cette raison que les économistes du rapport propose le ur taxe : « 1,5 % pour 1,5 °C », qui taxerait à hauteur de 1,5 % le patrimoine des millionnaires gagnant plus de 100 millions de dollars par an (soit 0,001 % de la population mondiale). Les recettes estimées se chiffrent à 295 milliards de dollars par an, ce qui correspond aux besoins pour limiter les impacts du changement climatique.

Les économistes suggèrent aussi de réformer la taxation sur les multinationales (qui prévoit un impôt minimal de 15 % sur leurs bénéfices) afin qu’une partie abonde des fonds climat. Ils proposent que les pays riches aident financièrement les pays à bas ou moyens revenus pour moderniser leurs administrations fiscales, afin de générer des recettes par la création d’impôts sur le revenu, sur le patrimoine ou sur l’héritage. Et ils envisagent des recettes supplémentaires avec des taxes sur le secteur aérien, maritime ou sur les énergies fossiles. « Cela permet de connecter le climat, le développement et la fiscalité, qui doivent aller de pair », conclut Lucas Chancel.

Portrait de la Capsule : Evariste, 14 ans, éco-délégué au collège Pierre Brosolette

Carte blanche à Iris Bouchonnet