Capsule DD 071 (11:58)

Un contrôle renforcé autour du label « neutre en carbone » - Maruschka Trehen, 28 ans, engagée chez RESO solidaire à Rennes - Carte blanche à l’initiative « Sungai Watch »


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Capsule DD n°71

vendredi 6 janvier 2023

TRANSCRIPTION

Geoffroy

C'est le vendredi 6 janvier 2023 et c'est le bon jour pour vous souhaiter à toutes et tous une bonne, heureuse année 2023, riche de santé et de réussite mais aussi de bonnes nouvelles pour la Planète !

Et c’est d’ailleurs le moment de retrouver la Capsule DD !

3, 2 1 degré : c’est parti !

Au menu, cette semaine :

  • L’idée qui transforme : Un contrôle renforcé autour du label « neutre en carbone »
  • Le portrait de la capsule : Maruschka Trehen, 28 ans, engagée chez RESO solidaire à Rennes
  • Carte blanche à l’initiative « Sungai Watch »

    L’idée qui transforme : Un contrôle renforcé autour du label « neutre en carbone »

    Thomas Devant une publicité, lors de vos achats en ligne, ou en magasin il ne vous aura pas échappé l’éclosion de nouvelles mentions sur certains produits telles que : « zéro carbone », « climatiquement neutre », « neutre en carbone » ou encore avec une « empreinte carbone nulle ». Mais qu’en est-il de sa réelle signification ?

En se basant sur la définition du parlement européen, par produit neutre en carbone il faut entendre un produit dont les émissions sur l’ensemble du cycle de vie sont mesurées par une méthodologie scientifique reconnue, disposant d’une stratégie de réduction des émissions et d’une feuille de route pour atténuer son impact négatif sur le climat et dont les émissions irréductibles sont compensées par des crédits carbones.

Une action positive donc, connectée aux enjeux écologiques et sociétaux qui toutefois peut se révéler être une image trompeuse de la réalité, et qualifiée « GreenWashing » ou d’écoblanchiment en bon français. En effet, malgré la loi Climat et Résilience de 2021 qui encadrait déjà l’emploi raisonné d’allégations dites « neutre carbone » accolés à un produit, ces dernières restaient en partie ou totalement mensongères. Ainsi, la démarche n’était pas sincère et manquait de transparence. 

Afin de contrer ce problème et précisé la loi, un décret vient de paraitre au « Journal Officiel » ce dimanche 1er janvier pour la nouvelle année, venant interdire aux annonceurs de vanter un produit ou un service comme « neutre en carbone » sans preuves concrètes. Désormais il sera  obligatoire de réaliser un bilan des émissions de gaz à effet de serre couvrant l’ensemble de son cycle de vie, soit de l’extraction de ses matières jusqu’à son élimination ou recyclage éventuel, bilan qui devra être actualisé tous les ans. 

En outre ce rapport doit décrire la démarche grâce à laquelle ces émissions de gaz à effet de serre sont prioritairement évitées, puis réduites et enfin compensées. Une façon de rappeler que la compensation des émissions, une voie souvent privilégiée par les entreprises pour atteindre la neutralité carbone, ne doit arriver qu’à la fin du processus, concernant uniquement les émissions résiduelles. 

En cas d'infraction, l'entreprise risque une amende de 100.000 euros, un montant pouvant être porté jusqu'à la totalité des dépenses consacrées à l'opération illégale. Selon Arnaud Gossement avocat spécialiste du droit de l’environnement, cette redéfinition devrait largement décourager les annonceurs trop laxistes sur la question.

Une avancée majeure qui manque cependant d’ambition pour certaines ONG qui regrettent que des produits de grande consommation polluant tels que la viande bovine importée, l’essence ou les vols en avion pourront avoir recours à des mécanismes de compensation sans avoir à réellement changer les pratiques associées. 

Le portrait de la capsule : Maruschka Trehen, 28 ans, engagée chez RESO solidaire.

Iris Pour le portrait de la capsule nous sommes avec Maruschka Trehen, 28 ans, engagée chez RESO solidaire. Peux-tu te présenter ?

Maruschka Je m’appelle Maruschka Trehen, je suis chargée de communication et de facilitation chez RESO solidaire, pôle de développement d’ESS en pays de Rennes. L’ESS c’est un mode d’entreprendre qui s’applique tout modèle de la société et qui comprend fondation, mutuelle, entreprise à mission parfois et qui respect les valeurs sociales, environnementales, de développement durable et solidaires

Iris Quel est ton parcours et qu’est ce qui t’a donné envie de t’engager ?

Marushka Mon parcours est assez tortueux, d’un point de vue professionnel, j’ai commencé par faire des saisons comme animatrice pendant 7 ans, j’ai été baignée dans un univers de l’éducation populaire, j’ai suivi une filière STMG (sciences et technologies de la gestion en management) en suite je suis partie de rennes vers 18 ans et j’ai suivi un IUT communication à Toulouse, là j’ai commencé à faire des stages plutôt engagés, un stage notamment à la ligue des droits de l’homme et un stage à Londres pour la réinsertion des prisonniers via les métiers de la culture. Après ça j’ai repris une licence communication et médiation culturelle avec un semestre en Erasmus en Belgique plutôt accès com digitale. Après, l’envie de voyager, de voir du pays, je suis partie en Amérique Latine en sac à dos en solitaire. Ce qui m’a fait réfléchir et donné envie de continuer mes études, plutôt dans la solidarité internationale. Donc me voilà de retour en France à Clermont Ferrand en master gestion de projets solidaires à l’international puis un master en démocratie participative, un stage au secours populaire, puis un stage chez RESO solidaire

Iris Pour toi est-ce que ta vie professionnelle constitue un engagement ?

Marushka En fait je différencie 2 types d’engagements :

  • L'engagement professionnel d’abord, les projets et missions que je mène dans ma vie pro : valoriser l’économie en local, qui évite que les produits soient importés, fassent des milliers de kilomètres, qui permet aussi de savoir préserver un savoir-faire local, ce que j’aime beaucoup c’est un vendeur qui va me raconter une histoire Mes engagements personnels sont différents, plutôt accès vers le social, vers les droits de l’hommes, vers les précaires donc je vais faire des actions de bénévolat auprès de la distrib alimentaire, du tri, je vais utiliser mes compétences pro dans mon cercle perso et aussi vers des actions plus culturelles, festival, tri, gestion de bénévoles

Iris Est-ce que tu peux nous parler du marché pas pareil ?

Marushka Né en 2020, d’un besoin des structures locales de se faire connaitre par ce qu’à l’époque tout le monde passait par Amazone et les grosses plateformes d’achat en ligne pour les cadeaux de noël. Il leur fallait un mouvement collectif pour les faire connaitre. 99 structures

Iris Comment être acteur pour une société plus durable ?

Marushka C'est important de dessiner son parcours en accord avec ses valeurs, il faut aussi coconstruire, il faut s’engager bénévolement dans les structures locales pour pouvoir trouver sa place, apporter et apprendre et enfin prendre le chemin d’une transition personnelle.

Carte blanche à l’initiative « Sungai Watch »

Thomas Aujourd’hui cap en Indonésie et plus précisément à Bali pour découvrir « Sungai Watch » une organisation environnementale créée en 2020 pour lutter contre la pollution plastique au sein des rivières et cours d’eau. Le constat est simple et tourne autour de deux problématiques majeures : • Premièrement l’Indonésie est le 2ème pays après la chine à rejeter le plus de plastique dans les océans. En effet pour 267 millions d’habitants, 9,8 milliards de sacs plastique sont consommés par cette population. • Deuxièmement 80% des déchets plastiques retrouvés dans les océans sont déversés par les fleuves et rivières d’où l’importance d’opérer directement à la source. Pour information, sans intervention de notre part, on retrouvera plus de plastique que de poissons dans les océans d’ici 2050. Afin de pallier cette perspective peu réjouissante, Sungai Watch a conceptualisé trois types de « barrières antidéchets » composés de matériaux responsables et locaux facilement déployables sur les multiples points d’eaux stratégiques. Depuis le lancement de son plan 54 barrières ont déjà pu être mis en place grâce aux 300 membres engagés dans cette initiative. Aujourd’hui, plus de 2 tonnes de déchets sont collectées chaque jour. Pour aller au bout de cette démarche, l’organisation s’occupe également de cartographier les types de déchet grâce à leurs code-barres, permettant de mieux comprendre les principales sources de pollution dans chaque rivière nettoyée. Elle se donne également pour objectif de sensibiliser la population locale aux risques sanitaires et environnementaux liés à cette pollution. A terme, elle souhaiterait se déployer sur l’ensemble du territoire Indonésien et impliquer d’autres acteurs de la société civile. Une belle initiative que nous vous invitons à consulter et suivre en ligne.

Générique de fin

Geoffroy C’était la Capsule DD, le podcast de la durabilité dans l’enseignement supérieur.

Merci à Marushka Trehen pour sa participation.

Et ainsi que, comme toujours, l’équipe de la Direction de la Transformation Écologique et Sociétale d’UniLaSalle : Nathalie, Iris, Cécile, Caroline, Thomas et Geoffroy, ainsi que Clément Détee et Elise Pottier.

Nous avons une pensée chargée d’émotion pour Nathalie Schnuriger, fidèle auditrice de la Capsule et qui avait fait du développement durable une exigence personnelle et un engagement du quotidien.

On se retrouve dans 15 jours.

Et d’ici là, vous pouvez méditez cette pensée attribuée à Walt Disney : « La différence entre un rêve et un projet, c’est une date. »