Episode Content
Capsule DD n°70
vendredi 16 décembre 2022
TRANSCRIPTION
Générique
Au menu, cette semaine :
- L’idée qui transforme : Retour sur la COP15 Biodiversité qui se tient à Montréal
- Le portrait de la capsule : Arthur de Lassus
- Carte blanche à Géraldine Henrion
L’idée qui transforme : retour sur la COP 15 à Montréal
Caroline Lundi prochain, le 19 décembre, marquera la fin de la COP15 qui se tient à Montréal depuis le 7 décembre et qui a pour ambition d’adopter un accord historique sur la biodiversité. Retour sur les défis de cette COP, repoussée plusieurs fois pour raisons sanitaires :
A Montréal, l’objectif attendu des délégations présentes est de se mettre d’accord sur un nouveau cadre mondial en faveur de la biodiversité, le défi est de taille : éviter une sixième extinction de masse. Le feuille de route que les Etats doivent adopter se fixe deux grandes échéances : arrêter et inverser la perte de la biodiversité d’ici 2030 et vivre en harmonie avec la nature en 2050. A ce titre Antonio Gutierres, secrétaire général de l’ONU s’est exprimé en des termes très clairs : Antonio Gutieres
Caroline En effet, le constat en matière de biodiversité est alarmant : 69% des populations de vertébrés se sont effondrés en moins de 50 ans, 1 million d’espèces sont menacés d’extinction et 75% de la planète est soumise aux dégâts de l’activité humaine. Et les ONG présentes à Montréal insistent sur les conséquences graves que peuvent avoir cette perte de la biodiversité sur le développement humain. Un chiffre est éloquent : plus de la moitié du PIB mondial repose sur la bonne santé des écosystèmes. Il convient donc de trouver des solutions pour lutter contre les principales causes de cette érosion spectaculaire de la biodiversité qui sont : la destruction et la dégradation des habitats des espèces souvent liée à l’activité humaine comme la déforestation en faveur de l’agriculture ou bien l’artificialisation des sols ; l’exploitation même des ressources, c’est-à-dire que nous prélevons dans les milieux plus de ressources que celui-ci est capable de régénérer ; le changement climatique, ce qui implique une nécessité de penser et traiter ce défi et celui de la biodiversité conjointement ; mais également les pollutions, début 2022, une nouvelle limite planétaire sur l’introduction de nouvelles pollutions comme le plastique a été franchie et le développement des espèces exotiques envahissantes. Alors concrètement, comment se mobiliser? Quels sont les propositions au cœur de cette COP ? 22 objectifs, 22 cibles sont en discussion pour permettre la conservation et l’utilisation et la gestion durable des ressources d’ici 2030 dont plusieurs volets majeurs : La mesure la plus forte vise à protéger 30% des terres et des mers contre respectivement 17% et 8% aujourd’hui, une mesure contraignante mais nécessaire. Des cibles sont également envisagées sur l’utilisation durable des ressources et notamment l’agriculture, avec de très grandes difficultés pour atteindre un consensus, les grands pays agricoles étant peu enclins à faire trop évoluer le système agricole dominant. De plus, un des enjeux les plus cruciaux de la conférence, au même titre que ce qui a pu avoir lieu lors de la COP27 en Egypte en novembre c’est la question des financements pour atteindre les cibles qui seront adoptées et les flux de financements vers les pays du Sud.
Et donc à quelques jours de la fin des négociations où en est-on ? Selon les observateurs, des progrès ont eu lieu pourtant des points de blocages restent encore importants : Les pays du Sud menés notamment par le Brésil ou l’Indonésie demande un fonds de 100 milliards de dollars par an jusque 2030 pour protéger cette biodiversité qui est présente en grande partie sur leurs territoires. La question de la préservation de 30% de la planète n’est pas encore acquise, et l’Union européenne favorable à une réduction de 50% des usages des pesticides demeure isolée. Finalement, un des points faibles de cette COP, et l’une des principales raisons de l’échec d’un accord s’il a lieu, ce sera probablement le manque de portage politique, au départ de cette conférence, la Chine organisatrice, n’avait pas invités les chefs d’Etat... Aussi, comme le déplore Oscar Soria, directeur des campagnes de l’ONG Avaaz : “Les discussions sont restées trop techniques, la plupart des délégations n’ont pas de mandat ni de vision clairs.”
Le portrait de la capsule : interview Arthur de Lassus
Carte Blanche à Géraldine Henrion
Conclusion
Geoffroy
C’était la Capsule DD, le podcast de la durabilité dans l’enseignement supérieur.Merci à Arthur de Lassus et Géraldine Henrion pour leur participation.
Et à l’équipe de la Direction de la Transformation Écologique et Sociétale d’UniLaSalle : Nathalie, Iris, Cécile, Caroline, Thomas et Geoffroy.
Nous vous souhaitons de joyeuses mais responsables fêtes de fin d’année. Et si vous cherchez le cadeau idéal, on vous invite à réécouter le 13h Consci de Lucie Domingo consacré à ce sujet.
On se retrouve en janvier 2023.
Et d’ici là, vous pouvez méditez cette pensée attribuée à Théodore Monod "Le peu qu'on peut faire, le très peu qu'on peut faire, il faut le faire”