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Capsule n°79

vendredi 28 avril 2023

L’idée qui transforme : Quand les semences anciennes viennent au secours de notre alimentation

• Le CRBA, Centre de ressources de botanique appliquée Voir le site

Le portrait de la capsule : Nicolas Marques, alumni d’UniLaSalle Beauvais et magicien vélo-randonneur

• Le climat chez vous : de Nice à Rouen en vélo pour sensibiliser au changement climatique Voir le compte Instagram

Carte blanche à Lucille Ligny, chargée de recrutement sur le campus de Rennes

TRANSCRIPTION

L’idée qui transforme : Quand les semences anciennes viennent au secours de notre alimentation

Nathalie Trouver des semences capables de nourrir les générations futures tout en s’adaptant au changement climatique ? Telle est la mission du CRBA, le Centre de ressources en botanique appliquée, né en 2008 sous l'impulsion de l'ethnobotaniste Stéphane Crozat.

Le CRBA est implanté à Charly, au sud-ouest de Lyon. Une implantation qui fait sens puisque la région fut, au XVIIIème siècle, le cœur battant de la botanique et de l’horticulture en Europe. Des milliers de variétés de fruits, légumes, céréales et fleurs y ont été créées… Or, depuis la Seconde Guerre mondiale et la standardisation de l’agriculture, 80 % des variétés de légumes et de céréales ont disparu. « Aujourd’hui, 15 espèces de plantes fournissent 90 % de nos ressources alimentaires, explique Stéphane Croizat, directeur du CRBA. Dans le top 3, on retrouve le riz, le blé et le maïs. À ce tableau un peu sombre s’ajoute une baisse des qualités nutritionnelles de nos aliments : une pomme des années 1950 comportait 100 fois plus de vitamines que les variétés actuelles. »

De nos jours, les paysans sont obligés d’acheter leurs semences dans un catalogue national qui ne représente pas la diversité du vivant des semences paysannes. Pour être inscrit au catalogue, il faut répondre à certain nombre de critères qui ne sont pas forcément liés au goût ou à l’adaptation du produit à un territoire, mais plutôt à des critères de rentabilité. Afin de renouer avec une certaine diversité, le CRBA débusque des semences anciennes en montant des expéditions botaniques dans le monde entier. Ce sont par exemple 250 variétés lyonnaises qui ont été retrouvées à l’Institut Vavilov de Saint-Pétersbourg, une banque de semences russe abritant près de 366 000 variétés végétales.

Les semences rapatriées par le CRBA sont étudiées et testées au sein de La ferme Melchior, un laboratoire de la biodiversité européenne adaptée aux changements climatiques. Le cahier des charges est clair : cultiver sans intrant chimique, sélectionner des variétés résistantes aux maladies et au changement climatique et disposant de qualités nutritionnelles importantes. Une fois le cap des essais passé, les meilleures semences sont cultivées dans une ferme de 3000 m² inaugurée en 2022. Ces semences sont ensuite distribuées gratuitement aux producteurs locaux. Ainsi, tomates de Beaurepaire, navets noirs de Caluire, courges romaines de l’Ain ou pois hâtifs d’Annonay viennent agrémenter les tables de chefs étoilés et les cantines scolaires lyonnaises. Une belle façon de conserver la production agricole sur un territoire tout en visant une certaine autonomie alimentaire.

De nombreux collectifs initient également des projets en lien avec la préservation des semences anciennes, à l’image du Réseau Semences Paysannes. Parmi ses membres, l’association Triticum qui œuvre pour le maintien de la biodiversité cultivée et pour la résilience alimentaire sur la Métropole de Rouen. Mi-avril, les associations étudiantes d’UniLaSalle Rouen ont invité Triticum lors de la Green Week, une semaine étudiante placée sous le signe de l’écologie et de la solidarité. A travers une conférence et un atelier de fabrication de pains confectionnés à partir de semences paysannes locales, étudiants et salariés du campus ont pu découvrir (ou redécouvrir) les savoirs et savoir-faire autour de la culture des céréales. Nos semences du passé sont donc promises à un bel avenir…

Le portrait de la capsule

Carte Blanche à Lucille Ligny

Générique de fin

C’était la Capsule DD, le podcast de la durabilité dans l’enseignement supérieur.

Merci à Nicolas Marques et Lucille Ligny pour leur participation. Et, comme toujours, à toute l’équipe de la Direction de la Transformation Écologique et Sociétale d’UniLaSalle : Nathalie, Iris, Cécile, Caroline, Thomas et Geoffroy.

On se retrouve dans 15 jours.

Et d’ici là, vous pouvez méditez cette pensée de l’auteur de science-fiction britannique Arthur C. Clarke : “ Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie. ”